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Madame Zenker, quel objectif la SIA poursuit-elle avec cette deuxième édition?
Susanne Zenker : Le concept de base reste fondamentalement le même qu’en 2024. La SIA souhaite mettre en avant des ouvrages, produits, instruments et processus liés aux domaines de la construction, de la technique et de l’environnement qui contribuent à l’aménagement durable de notre cadre de vie. Les propositions doivent s’illustrer par leurs qualités et leur caractère innovant, témoigner d’un engagement à la fois pour la culture du bâti et la société, et traduire une façon de penser et de faire interdisciplinaire, portée par une vision d’ensemble.
Il existe déjà de nombreux prix dans le domaine de la construction et de la planification. En quoi le Prix SIA s’en démarque-t-il?
Contrairement à la plupart des formats qui visent généralement à attribuer plusieurs prix et présentent donc des catégories variées, nous souhaitons avant tout mettre en lumière les qualités qui font qu’un projet contribue aux ambitions mises en avant par la distinction. Il ne s’agit pas seulement de motiver une sélection, mais aussi de contribuer au débat autour des enjeux de durabilité et de culture du bâti – tout en faisant œuvre de sensibilisation. Récompenser des projets exemplaires et échanger autour du best practice est un véritable moteur à cet égard.
Qu’est-ce qui fait la particularité du Prix SIA?
Plus que toute autre distinction, le Prix SIA met l’accent sur l’interdisciplinarité. Je suis convaincue d’une chose : pour qu’un projet d’exception émerge, il faut que les différents corps de métier impliqués fassent valoir leurs perspectives dès le départ et mettent en place une bonne dynamique d’équipe. En cela, le Prix SIA s’inscrit dans notre ADN : aucune autre association dans le domaine de la construction et de la planification ne compte en son sein autant de disciplines professionnelles que la SIA.
Pouvez-vous décrire les trois catégories qui composent le Prix SIA?
À chacune correspond un jury différent. Tout d’abord, nous avons le Prix SIA en tant que tel, qui est décerné par un jury professionnel constitué de neuf membres. Comme c’était le cas lors de la dernière édition, ils délibèrent en deux temps. En premier, ils effectuent une sélection restreinte qui forme la shortlist – dont ils débattent ensuite dans le cadre des Prix SIA Talks – puis, juste avant la cérémonie de remise des prix, ils s’entendent pour désigner le lauréat.
Ensuite, nous avons le prix du public, qui est remis au projet ayant remporté les suffrages des internautes sur le site du Prix SIA.
La troisième catégorie, le prix des étudiants, est une nouveauté. Proposé en étroite collaboration avec la Haute école d’ingénierie et d’architecture et la Haute école de travail social de Fribourg, il est décerné par un jury d’étudiants. Après s’être familiarisés pendant un semestre au Système Davos de qualité pour la culture du bâti, ils apprécient les projets à l’aide de cette grille d’évaluation.
Y-a-t-il d’autres nouveautés?
À chaque édition, les délibérations du jury et la cérémonie de remise des prix se tiennent dans une ville différente. Cette année, c’est Fribourg. Le jury a été intégralement renouvelé, et sera présidé par un ingénieur civil, Tivadar Puskas. L’équipe de 2024 a fait un travail remarquable, mais qui dit nouvelles têtes dit nouveaux profils de compétences et donc j’espère que ce renouvellement nous ouvrira de nouveaux angles de compréhension.
Qu’attendez-vous avec le plus d’impatience?
J’ai naturellement très hâte de découvrir l’éventail de projets qui nous seront soumis. Et surtout, je suis très curieuse de voir comment les trois jurys les évalueront: s’aligneront-ils, divergeront-ils? Je me réjouis aussi de collaborer avec les étudiants, car ils dessineront l’avenir de notre branche. Pour la première fois, des étudiants se verront confier la mission d’échanger autour de projets réalisés et de les évaluer dans le cadre d’un séminaire, en toute autonomie. À ma connaissance, c’est une expérience inédite qui devrait être mutuellement enrichissante. En effet, cela permettra à la SIA de mieux comprendre les perspectives de la relève au travers de sa façon d’appréhender et de juger des réalisations concrètes.
Avez-vous d’autres attentes pour le Prix SIA 2026?
J’espère que les discussions qui émailleront ce prix seront riches d’apprentissages et que les projets soumis nous surprendront par leur diversité et leurs qualités exceptionnelles. J’aimerais aussi voir davantage de travaux consacrés à des innovations techniques ou des processus de planification et de construction sortant de l’ordinaire ainsi que des projets vraiment pluridisciplinaires, qui se trouvent à la croisée de plusieurs champs professionnels. Les candidatures sont désormais ouvertes. Si votre projet répond à l’un de ces critères, soumettez-le dans le cadre du Prix SIA 2026. Nous nous réjouissons de le découvrir!
Enfin, j’en appelle aux entreprises attachées à une culture du bâti exigeante, qui se mobilisent pour la durabilité, qui partagent et promeuvent les engagements portés par cette distinction: devenez partenaire du Prix SIA !